Après le PGA Championship, Raphaël Jacquelin, 32 ans, est classé huitième à l'ordre du mérite européen. Le meilleur Français ne compte pas s'arrêter là. Il nous confie ses envies de Majeurs et dévoile l'envers du décor : le golf peut rapporter gros, mais il coûte aussi...
Vous êtes numéro 1 français, est-ce une fin en soi ?
"Ce n'est pas mon but ! Je veux rivaliser avec les meilleurs, intégrer le top 50 mondial. Je veux jouer les Majeurs. Pour le moment, notre nation n'est pas assez forte pour que le rang de n° 1 soit significatif.
Participer au circuit coûte-t-il cher ?
Entre les déplacements, les hôtels, les coaches, le caddie, le budget est de 150 000 à 200 000 € par saison. Plus les gains sont élevés, plus il y a de frais... c'est parfois une pression supplémentaire.
Avec près de 735 000 € de gains depuis le début de l'année, jouez-vous l'esprit plus libéré ?
Je suis un peu plus relâché sur le plan matériel... Mon fonctionnement a changé mais il n'y a pas de recette miracle. La maturité vient avec l'âge. J'ai fait plusieurs top 10 de suite mais pour moi ce n'est pas une surprise, j'aime être régulier.
Combien avez-vous dépensé la semaine dernière au PGA Championship ?
Environ 2 500 € au total pour les frais d'avion, la location d'une voiture et le bed and breakfast. Il faut aller au resto tous les soirs et il y a les frais de Chris Liley, mon caddie... 2 500 €, c'est à peu près la dépense sur un tournoi européen.
Comment gérez-vous le quotidien ?
Une équipe s'occupe de l'intendance. Plusieurs conseillers prennent aussi en charge l'aspect fiscal et l'aspect juridique.
Pourquoi vous êtes-vous exilé à Genève ?
La principale raison est d'ordre fiscal, il ne faut pas s'en cacher. En outre, venant de Lyon, je connaissais le coin pour y avoir disputé des tournois amateurs dans ma jeunesse. Genève est un coin sympa et sûr, c'est une ville de dimension moyenne, très agréable quand on rentre de tournoi. C'est calme.
Gagner des tournois, est-ce votre moteur ?
Je joue d'abord pour me faire plaisir. La compétition me fait avancer et si je suis au départ c'est pour gagner et donner le meilleur de moi-même. Des fois ça suffit pour l'emporter mais on est nombreux à avoir la volonté d'aller au bout...
Souhaitez-vous aller jouer sur le circuit américain, plus rémunérateur ?
Le circuit US ne m'intéresse pas, du moins pas à plein-temps. Je n'ai aucune envie de m'exiler aux États-Unis. Je crois que ma famille a trouvé ses marques en Suisse. Nous sommes bien installés et ça fait partie de ma réussite. Je ne vais pas tenter le diable...
Pensez-vous à une qualification pour la Ryder Cup 2008 ?
On ne se qualifie pas pour cette compétition par hasard, mais au mérite et sur la durée. La Ryder Cup valide votre progression. Ça ne viendra pas sans gros résultats ni victoires.
Combien d'années vous donnez-vous au plus haut niveau ?
Au golf, on a le temps [rires], donc tant que je prends du plaisir, je continue. Je ne pense pas à l'après-carrière... Si je perds le plaisir de frapper dans une petite balle, j'arrêterai tout mais, après dix ans sur le circuit européen, la lassitude n'est pas encore arrivée. "
Source : www.myfreesport.fr
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